C’est une immense fierté que de remporter le concours « La photo de l’année 2024 » (Prix Robert Danis) organisé par L’Esprit du Judo, et de recevoir le trophée à l’Accor Arena de Bercy en plein cœur de l’édition 2025 du Tournoi de Paris. Un moment fort, vécu aux côtés de nombreux photographes, tous animés par la même passion : celle de capturer l’essence du judo.

Recevoir cette distinction des mains d’Amandine Buchard, athlète exceptionnelle que j’admire profondément, et sous le regard bienveillant d’un jury emblématique et expérimenté, donne une dimension toute particulière à ce prix. Une reconnaissance qui me touche profondément.

Mais au-delà de la récompense, c’est surtout l’histoire de cette image que j’ai envie de partager. Un cliché né d’un instant suspendu, lors du Tournoi de Mulhouse – Challenge Gilbert Hemmerlin, le 5 mai 2024.

 

Un regard de photographe… et de judoka

« Dans mon stock de photos, cette image a de suite retenu mon attention. Je me remémore très clairement les conditions de prise de vue à cet instant.

Assise au bord du tatami, le combat que j’avais juste devant moi ne me captivait guère. Naturellement, j’ai balayé du regard le tapis à ma droite, puis celui à ma gauche.

J’ai été interpellée par l’attitude d’un jeune « poussin » qui attendait la fin de la rencontre en cours et qui s’apprêtait à aller au charbon. Posture solide, le visage exprimant une concentration extrême, le regard déterminé. Calme, presque serein.

Puis vient le moment de rentrer dans la surface de combat. Le pas sûr, pas la moindre once de fébrilité. « Hadjimé ». Le jeune en face n’en menait pas large devant l’assurance de ce combattant entreprenant, faisant preuve d’une maitrise incroyable pour son âge. Saisie directe du kumi-kata, quelques déplacements histoire de trouver l’angle d’attaque et l’ouverture adéquate, puis l’action s’enchaine sur ce magnifique uchi-mata. Ippon. Net, propre et sans bavure. Chapeau. Chez les poussins !

Être photographe et judoka s’avère précieux. L’objectif à grande focale (300 mm) permet de rentrer dans les combats, d’être en contact permanent avec les judokas, de goûter la sueur, deviner les tensions musculaires et ressentir l’action à venir. À l’instinct. Seule inconnue dans ce contexte, l’amplitude. On ne sait jamais à l’avance si la technique engagée va être stérile ou si, au contraire, va engendrer un mouvement flamboyant. Sur cette image, le uchi-mata n’est pas très haut, mais suffisamment pour donner de l’intensité à l’action. Le bokeh lié à la faible profondeur de champs (f2,8) accentue le sujet, donnant aussi une impression de fluidité dans la gestuelle.

Une image conforme à l’esprit du judo, aussi tournée vers l’avenir. Une jeunesse pleine de talent, qui préfigure les champions de demain. Et de rappeler aussi le formidable travail des clubs en ce sens… ».

 

Une victoire partagée

Je suis fière de faire partie de cette grande famille de passionnés qui, chacun à sa manière et avec son talent propre, capture l’intensité, l’émotion et la beauté de ce sport que nous aimons tant ! Merci à L’Esprit du Judo pour l’organisation de ce concours, et bravo à tous les photographes qui ont partagé leur regard.

 

 

 

 

 

L’article complet est à retrouver dans le numéro de mars-avril de L’Esprit du Judo, disponible dès à présent (voir : https://lespritdujudo.com/).