Shooting photos aux AM Sundhoffen

Au courant du mois de mars, je me suis rendue à plusieurs reprises à Sundhoffen, un petit village situé au cœur de l’Alsace, pour y effectuer quelques séances photos lors de différents cours de judo. Une mission fédérale ayant pour objectif d’alimenter la banque d’images libres de droits à disposition des clubs, comités, ligues, ainsi que la fédération elle-même, utiles dans le cadre de la communication et la réalisation de divers supports médias.

Pourquoi avoir choisi les Arts Martiaux de Sundhoffen ? Ce petit club de village créé en 1984 par le couple WISS (Jean-Pierre et Danielle) s’était au départ orienté sur la formation des plus jeunes : pratique éducative dans un cadre ludique, approche technique et passages de grades, mais aussi découverte et approfondissement du judo de compétition. Comme beaucoup d’autres structures, ce club a souffert des années Covid, voyant ses effectifs fondre comme neige au soleil. Avec seulement 36 licenciés en 2021 et un comité en plein doute, il y avait de quoi s’interroger sur ses perspectives. Le président du moment (Sébastien WISS, le fils), peu disponible en raison d’une activité professionnelle dense, souhaitait passer la main. Pour faire court, c’est une conjonction de plusieurs facteurs qui en a favorisé la reprise. Le retour et l’implication d’une de ses anciennes adhérentes, Camille SCHWANDER, en a été le principal déclencheur.

La judokate, formée au club Sundhovien à l’âge de 8 ans, a rejoint par après les Arts Martiaux de Colmar, club dans lequel elle a progressé en tant qu’adolescente, passé sa ceinture noire, et surtout vécu de belles aventures avec l’équipe féminine séniore (régulièrement qualifiée au niveau national en 1^ère et 2^ème division). Malgré son poste de professeur des écoles, elle obtient en individuel un titre de championne de France 3^ème division en 2013, puis le titre national en 2^ème division l’année suivante, et ce sur un volume d’entrainement plutôt réduit. C’est dire la volonté et la ténacité de la jeune femme, batailleuse et déterminée sur le tapis, comme dans la vie.

Sa force de caractère et son envie d’indépendance lui feront progressivement quitter l’Éducation Nationale pour devenir cheffe d’entreprise (achats et rénovations immobilières – création de gîtes). La naissance de sa fille peu après lui redonnera l’envie de monter sur les tatamis, et de s’investir auprès des tout petits (activités avec parcours de motricité notamment). De fil en aiguilles et au gré de ses différents échanges avec le comité existant et de nombreux parents, la voici propulsée au poste de présidente. Son état d’esprit entrepreneurial fait naitre des projets à foison : démarchage intensif pour obtenir des financements, démarchage auprès de son entourage judo pour former une équipe solide sur laquelle s’appuyer, achat de matériel, création de dojos annexes (Fortschwihr, Volgelsheim), création d’un poste d’enseignant à temps plein (Arthur LAURENT, jeune formé par la Ligue Grand Est de Judo – CQP et BPJEPS), achat d’un véhicule aux couleurs du club pour l’enseignant, mise en place d’interventions pédagogiques dans les écoles des alentours, mises en place de formations à l’arbitrage, création d’un site internet, digitalisation des inscriptions, animations diverses pour attirer les parents, etc…

Si l’on cherche de l’énergie sur le département du Haut-Rhin, c’est là, à Sundhoffen, qu’il faut la chercher. J’ai voulu en comprendre les rouages, le « business model » et les raisons qui ont permis à ce club de passer de 36 licenciés en 2021 à 250 en décembre 2022 (chiffre initialement espéré pour… 2025 !). Mon boitier Nikon et mon objectif 120-300 m’en ont apporté la réponse, en partie : sur le tapis, des enseignants (et aides) efficaces, polyvalents, heureux de venir et de transmettre leurs connaissances, dans un cadre ludique et propice aux apprentissages et à l’épanouissement. En face, des pratiquants studieux et tout aussi heureux, des enfants et des adultes avec de larges sourires, visiblement rayonnants dans leur pratique. Et des parents eux aussi ravis de venir, de participer à la vie de l’association, et de s’investir soit pour gonfler les effectifs (taïso, judo), soit pour prêter main forte lorsque nécessaire. Une dynamique contagieuse dans une ambiance conviviale et familiale, et un exemple à suivre, à tous les échelons.

De quoi donner des idées aux autres clubs existants, mais aussi à celles et ceux qui projettent de créer une structure. Une chose est sûre, pour réussir, il faut savoir s’en donner les moyens. À Sundhoffen, on l’a bien compris…

Pour en savoir plus sur le club :  amsundoffen.fr – Page Facebook